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Est-ce possible que la famille vive un deuil à l’annonce du TCC ?

Le deuil est habituellement associé à la mort de quelqu’un mais il peut aussi être vécu dans d’autres situations de perte, tel un diagnostic de TCC.

Les étapes du processus de deuil [1]

Processus du deuil

L’appréhension
Cette phase se produit avant même l’annonce du diagnostic. Il s’agit du moment où la famille reconnaît que la personne a des difficultés, mais ne sait pas de quelle origine et ne sait pas à quoi s’attendre. La famille vit de l’angoisse, du chagrin, de l’impuissance, une alternance d’espoir et de désespoir.

Le choc de l’annonce
L’annonce du TCC provoque un effet de surprise, une crise et paralyse le fonctionnement de la famille.

La dénégation et le déni
Le choc initial laisse graduellement place à une montée d’angoisse. Puis, le déni prend le dessus. Il s’agit donc de se dire que l’événement n’a tout simplement pas pu se produire. Quand ce mécanisme s’avère insuffisant pour contenir l’angoisse, il y a alors un rejet de la réalité vécue comme insupportable et la construction d’une nouvelle réalité où le TCC n’existe pas. Il ne s’agit donc pas ici de se dire uniquement que ça n’est pas vrai, mais de ne pas y penser du tout. Il est important de garder en tête que ces mécanismes servent à s’adapter à la nouvelle situation.

La colère
La diminution progressive du déni amène une reprise graduelle du contact avec la réalité qui s’exprime par des réactions de révolte et de colère envers la personne blessée. Cette colère est impossible à exprimer et se dirige vers d’autres cibles.

La culpabilité
La colère contre la personne se tourne peu à peu vers le proche qui se sent responsable de la condition de la personne et la considérera comme un reproche vivant. Ce sentiment risque d’entraîner de la surprotection qui se manifeste surtout quand la personne tente d’apprendre à être de nouveau autonome.

La dépression
La colère et la culpabilité permettent graduellement au proche d’exprimer sa tristesse et d’identifier les émotions suscitées par la situation. Cette période dépressive marque le début de l’intégration de la situation engendrée par les changements dus au TCC. C’est une période constructive qui amène le proche à réfléchir sur sa vie, à vivre sa tristesse sur une période plus ou moins longue.

L’adaptation
À cette phase, le proche apprend à vivre avec les incapacités résiduelles, avec les limites et l’impact qu’elles ont sur la vie familiale et sociale. Il apprend à reconnaître les compétences de la personne. Tranquillement, la famille réinvestit la nouvelle personne.

La transformation
Malgré ce que proposent la majorité des théories du deuil, le processus de deuil ne semble pas se terminer avec l’adaptation. En effet, le travail du deuil insère les personnes et les familles dans un processus d’apprentissage qui les transforme. La transformation est la capacité de la famille à se sentir compétente et confiante pour utiliser ses ressources et ses savoirs faire dans la gestion de son quotidien, pour commencer ses nouveaux objectifs de vie. La transformation se fait au niveau d’un changement au plan des valeurs, des croyances et des connaissances. Les familles acquièrent un nouveau savoir, développent de nouvelles compétences, prennent conscience de l’importance de l’entraide et du partage des ressources et s’ouvrent graduellement à la différence de la personne ayant la TCC.

La récurrence
Étant donné que le TCC peut évoluer vers le mieux être ou l’inverse, le processus de deuil n’est jamais achevé.

[1] Lefebvre, H.,
Levert, M.-J.,
(2005) Traumatisme craniocérébral : de la souffrance à la résilience. Frontières, 17(2), 77-85. ET Pelchat, D., & Lefebvre, H. (2004). A Holistic Intervention Program for families with a child with a disability. The Journal of Advanced Nursing, 48(2), 1-8.